2018
14/Mai

Raconter et vivre la microéconomie plutôt que de commenter et subir la macro

En France, on aime avoir une vision d’ensemble, la rationalité, les chiffres. En France, on aime la macroéconomie, ses agrégats, le PIB, le pouvoir d’achat, le taux de chômage. L’actualité, elle aussi, donne une place très importante à la macroéconomie, son analyse et ses commentaires.

 

A contrario en France on n’aime pas les histoires, le storytelling, les succès et les échecs. C’est trop personnel, la réussite n’a pas bonne presse et est rédhibitoire. Alors en France, on n’aime pas la microéconomie. C’est dommage, parce que c’est la somme des succès individuels au niveau de chaque entreprise qui constitue les succès collectifs et contribue à l’accroissement de la richesse nationale.

 

En France, les entreprises réunissent toutes les conditions pour passer en hypercroissance

 

La France avec l’effervescence de ses startups a retrouvé le goût d’entreprendre. Redonnons-lui le goût de croître à l’échelle de chacune des entreprises. Redonnons-lui le goût de raconter des histoires individuelles, des histoires de collectifs qui se battent pour réussir à développer leur entreprise, qui subissent des revers, prennent des coups, inventent et finalement rebondissent.

 

Au niveau microéconomique, les variations ne sont pas atones. La croissance ne se limite pas à 1 ou 2 %. Certaines entreprises meurent et passent de 100 à 0, d’autres connaissent l’hypercroissance et passent de 0 à 100 en quelques années. Ce sont de jeunes pousses, mais pas toujours, car notre tissu industriel est riche d’entreprises de toutes tailles qui ne demandent qu’à croître.

 

Les entreprises en France réunissent les conditions particulières qui permettent de faire émerger cette hypercroissance : la forte détermination de ses dirigeants qui dépassent leur propre ego au service de la croissance de leur entreprise, l’attention forte concernant l’ensemble des leviers du marketing, de la communication et de la vente ainsi que des équipes engagées et responsabilisées capables d’absorber le passage à l’échelle.

 

Elles ne réussissent pas non plus du premier coup. Il faut 10 ans pour devenir célèbre du jour au lendemain. Il faut savoir itérer, faire varier son produit ou son modèle économique, pivoter, comme on dit dans les startups. Il faut faire preuve de créativité, tester des stratégies marketing, de nouvelles techniques de vente. Il faut constamment ajuster son organisation, recruter de bons éléments, ne pas garder les mauvais. Il faut s’adapter aux évolutions du marché, à l’imagination de la concurrence, à l’inconstance des clients.

 

Développer une entreprise est une aventure qui mérite d’être contée. Les hommes et les femmes qui composent cette entreprise vivent tous des histoires. Nos gloires nationales, les Xavier Niel, Jacques Antoine Granjon, Bernard Arnault et consorts, mais aussi chacun d’entre nous qui avons à coeur de faire réussir les entreprises que nous avons créés ou qui nous salarient.

 

Point n’est besoin d’être actionnaire pour être investi, seuls la passion et l’engagement donnent du sens à la vie, que cela soit en amour, en famille ou au travail. Alors engageons-nous chacun à notre niveau pour la croissance de nos entreprises, la macroéconomie nous en remerciera.

 

Gabriel Dabi-Schwebel, fondateur du réseau d’agences 1min30.com

 

Extrait de l’article : »Raconter et vivre la microéconomie plutôt que de commenter et subir la macro »14 paru dans les Echos 

Gabriel Dabi-Schwebel

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Ingénieur de formation, j'ai accompagné notamment pour Alcatel, TF1, SFR et Lagardère Active le lanc





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