2019
20/Mai

Le présentéisme, un malaise pour l’entreprise ?

Bien souvent l’on pense que l’absentéisme est le principale frein à la productivité d’une entreprise. Mais il faut aussi considérer la perte infligée par son strict opposé : le présentéisme.

Le présentéisme, qu’est-ce ?

Comme son nom l’indique, le présentéisme est le fait d’être présent.

Dans notre cas, c’est la présence d’un collaborateur dans l’entreprise, sur son lieu de travail. Heureusement, allez-vous me dire ! Heureusement que le collaborateur n’est pas absent étant donné qu’il est rémunéré pour être présent !

Oui, mais non… D’abord, il est vrai que votre collaborateur est rémunéré, pas pour être présent mais pour réaliser les missions qui lui sont confiées. Ensuite, le présentéisme n’est pas forcément positif pour l’entreprise. Il peut être le symptôme d’une mauvaise organisation ou d’un management qui laisse à désirer.
Il est possible de lutter contre cette dérive comportementale et managériale pour retrouver le chemin d’un management vertueux.

Les diverses formes de présentéisme

Le présentéisme en cas de maladie

C’est un sur-présentéisme doublement néfaste.

Néfaste d’abord pour le collaborateur et sa santé. En effet, s’il est malade, il ne pourra pas se reposer et se remettre sur pied en travaillant. Néfaste aussi pour ses collègues directs.
Un bureau, qu’il soit fermé ou en open space, est une véritable boîte de Pétri et très vite la maladie pourrait se propager. Simple rhume, mal de dos ou autre, un collaborateur, même sous médicaments, ne donnera pas toute sa mesure, aussi motivé soit-il.

Le présentéisme stratégique

Il consiste à prolonger ses heures de présence au travail pour se faire « bien voir » par ses collègues et sa hiérarchie. Cela a aussi un effet extrêmement néfaste tant sur l’équipe que sur votre collaborateur.

Sur ce dernier tout d’abord. Passant ainsi beaucoup plus de temps que nécessaire au bureau, il négligera sa vie privée et son équilibre vie privée/vie professionnelle en pâtira. Sur l’équipe ensuite, car cela pourrait susciter de la jalousie ou des vocations. Le tout entraînant un engrenage négatif pour la productivité de l’entreprise.

Le présentéisme « contemplatif »

Le collaborateur est présent mais il ne travaille plus sur les missions pour lesquelles il est rémunéré, mais sur d’autres tâches, ou, à tout le moins, passe son temps à faire d’autres choses que son « travail ». Il pourra ainsi passer du temps sur les réseaux sociaux, sur des forums de discussion, sur des sites de voyages, etc. Ces trois genres de présentéismes auront la plupart du temps les mêmes effets, que seul pourra combattre un changement managérial.

Les causes du présentéisme

La plupart du temps, il s’agit de se faire bien voir par son entourage, professionnel ou personnel.

En effet, il est normal de penser qu’une personne qui passe beaucoup de temps à son bureau est une personne extrêmement occupée, avec beaucoup de responsabilités. La réalité est parfois tout autre car ce collaborateur cherche plutôt un palliatif à un mal-être pas toujours d’ordre professionnel. Ce peut être un problème de valorisation, de manque de confiance en soi ou un besoin de reconnaissance.

Une autre cause du présentéisme pourrait être la course à l’évolution professionnelle. En effet, celui qui souhaite gravir les échelons fera tout pour se faire apprécier de sa direction et cela passe souvent par un temps de présence supérieur à la normale.

Les effets du présentéisme

Quatre effets majeurs peuvent être évoqués.

Le premier, celui de la solitude. Le collaborateur qui pratique le sur-présentéisme risque d’être mis au ban de son équipe car mal vu par ses pairs. Mais la solitude pourrait ne pas être que professionnelle car cela peut influer sur la vie privée du collaborateur qui préférera passer du temps au bureau au détriment du temps avec ses amis, sa famille, etc.

Deuxième effet, celui de la maladie chronique. En effet, un collaborateur qui passe son temps au bureau ne sera pas suffisamment reposé et ne pourra donc pas se concentrer à 100 % sur ses tâches. Et il sera plus fragile et ainsi plus enclin à attraper des virus ou bien à se blesser plus facilement.

Troisième effet, celui des « nouvelles maladies professionnelles » comme le burnout, le boreout ou le brownout. Perte du sens du travail, ennui, démotivation, voire dépression, sont autant d’effets qui peuvent frapper vos collaborateurs et in fine votre structure.

Dernier effet et non des moindres, celui sur votre entreprise. Le présentéisme reste un fléau pour les organisations par la perte de productivité. Fatigué, las, votre collaborateur qui aura perdu son appétence pour votre structure pourrait finalement vous coûter très cher. En effet, malade, absent, etc., il faudra le remplacer, former un nouvel arrivant, voire risquer un contentieux. Autant d’argent qu’il vaudrait mieux investir dans un programme visant justement à éviter le présentéisme et à développer une qualité de vie au travail  bénéfique pour vos collaborateurs.

Comment éviter le présentéisme

Il n’est pas facile de répondre de manière absolue à cette question.

En effet, tout dépend du degré de maturité de l’entreprise, du style de management ou du climat social.

En tout état de cause, vous devez traiter à temps ce problème pour ne pas le laisser s’installer durablement. Une première piste pourrait être le passage « au forfait » de vos collaborateurs.
Ils ne seraient alors pas rémunérés pour leur temps de travail (ou de présence) mais bien pour une mission, ce qui pourrait être plus en phase avec ce qui est demandé. Néanmoins, cela suppose un certain degré d’autonomie et un strict suivi des conventions pour éviter tout dérapage.

Une deuxième piste pourrait être de travailler sur des objectifs hebdomadaires. Managers et collaborateurs peuvent dresser la liste des tâches de la semaine, afin de savoir ce qui est précisément à faire et ce qui a été fait. Ce faisant, si toute la to-do a été réalisée en 4 jours, votre collaborateur pourra profiter d’un week-end plus long ;). Il faudra néanmoins ajuster le listing pour avoir une charge idéale et éviter les semaines en dents-de-scie.

Enfin, une troisième piste pourrait être celle de la formation et de la sensibilisation. En effet, il existe des formations pour mieux gérer son temps, ses priorités, etc. Et il faut, en complément, former vos managers à détecter une telle situation et leur donner les clés pour résoudre le problème  et ainsi « venir en aide » au collaborateur.

Si cet article vous a plu, je vous invite à contacter notre agence de marketing RH afin de faire un état sur la politique RH de votre entreprise. Je vous invite également à lire notre livre blanc dédié à la mise en place d’une démarche « marque employeur ».

 

Yann Schimmer

Posté par

Atypique et passionné. Tels sont les adjectifs qui peuvent me caractériser. Baccalauréat scientifiqu

Yann Schimmer

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