Si comme moi, vous n’ĂȘtes pas fan des grands discours corporate stĂ©rĂ©otypĂ©s. Alors, lorsque lâon arrive sur une page censĂ©e raconter l’histoire d’une entreprise, il est lĂ©gitime de s’attendre au pire.Â
Il paraĂźt que l’histoire est racontĂ©e par les vainqueurs. On ne mentionne que les faits d’armes les plus glorieux et on planque soigneusement sous le tapis les Ă©checs, les turbulences et les zones d’ombres.
Normal, pourriez-vous penser. Pourtant, je suis persuadĂ© que c’est par une honnĂȘtetĂ© exhaustive que l’on peut garder la confiance de ses clients.Â
Chez 1min30, tout n’a pas Ă©tĂ© toujours facile. Loin de lĂ !
En 7 annĂ©es d’existence, l’agence a connu de sĂ©rieux coups de mous. Mais aussi des succĂšs Ă©clatants. C’est cette combinaison des deux qui nous rend uniques.
C’est ce que je vous propose de dĂ©couvrir tout de suite.
Aux origines dâ1min30 : entrepreneuriat, mĂ©dia et audace
Lorsque jâai crĂ©Ă© 1min30 dĂ©but 2012, je venais dâavoir 38 ans, jâĂ©tais mariĂ© depuis 2 ans, Nina, ma fille est nĂ©e en 2010 et, je ne le savais pas encore, mon fils, Ariel, allait naĂźtre en dĂ©cembre 2012.
Jâai fait des Ă©tudes dâIngĂ©nieur et jâai obtenu mon diplĂŽme de lâENSTA en 1996, mais je nâai jamais Ă©tĂ© un vrai ingĂ©nieur, car jâai toujours prĂ©fĂ©rĂ© les sujets business, bien que jâĂ©tais Ă©tonnamment trĂšs douĂ© en chimie.
Avant 1min30, jâai essentiellement fait du conseil en indĂ©pendant dans les TĂ©lĂ©coms et les MĂ©dias et jâai beaucoup travaillĂ© sur le sujet de la TĂ©lĂ©vision Mobile, qui nâa jamais vu le jour, mais qui mâa beaucoup nourri (Alcatel, SFR, TDF). Jâai mĂȘme Ă©tĂ© un temps Directeur DĂ©lĂ©guĂ© du PĂŽle TV de LagardĂšre au moment des appels Ă candidatures.
Jâai Ă©galement montĂ© diffĂ©rentes sociĂ©tĂ©s :
- une marque de bijoux, Litchi en 2002, qui existe encore aujourdâhui, gĂ©rĂ©e par mon associĂ©e Aurore Frimbois. Câest une extraordinaire aventure qui a dĂ©butĂ© sur les chapeaux de roue avec un succĂšs fou. Voir lâarticle Gabriel Dabi-Schwebel, IngĂ©nieur en bondieuserie ;
- un Ă©diteur de logiciel dans les podcasts mobiles, Playfab, dans le prolongement de mon expertise tĂ©lĂ©vision mobile avec Aymeric de Cardes et Jean-Marie Hermelin. CâĂ©tait un beau projet qui a Ă©tĂ© ringardisĂ© par lâarrivĂ©e de lâiPhone ? ;
- un Ă©diteur de logiciel dans le monitoring des Ă©nergies renouvelables, Soft4Energy, qui existe toujours et est gĂ©rĂ© par mon associĂ© de lâĂ©poque, Jean-Marie Hermelin;
Au moment de crĂ©er 1min30, les perspectives de croissance de Soft4Energy sâĂ©taient considĂ©rablement rĂ©duites (bien que nous ayons Ă©tĂ© laurĂ©ats dâun Green Tech Awards en Californie), car le gouvernement Sarkozy de lâĂ©poque avait stoppĂ© net les subventions au photovoltaĂŻque mettant ainsi nos gros clients en faillite.
Mon activitĂ© de consultant dans les tĂ©lĂ©coms et les mĂ©dias sâessoufflait aussi avec lâarrivĂ©e de Free sur le marchĂ© et lâĂ©chec de la tĂ©lĂ©vision mobile. Il fallait donc que je me rĂ©inventeâŠ
Jâai dĂ©couvert le digital un peu par hasard grĂące Ă Emmanuelle Hipeau qui embauchait pour Publicis. Jâai compris que câĂ©tait un secteur porteur et jâai creusĂ© la possibilitĂ© de crĂ©er une agence sur le sujet. Je me suis rapprochĂ© de Gregory Clayes qui, Ă lâĂ©poque, Ă©tait en transition lui aussi et nous avons imaginĂ© 1min30 comme une agence âspĂ©cialisĂ©e en Social CRMâ. Le mot clĂ© Ă©tait Ă la mode bien que je ne lâai jamais compris.
Finalement, lâassociation avec Gregory ne sâest pas faite et jâai crĂ©Ă© seul 1min30, la premiĂšre agence française âspĂ©cialisĂ©e en Inbound Marketingâ.
Par un heureux concours de circonstances, Maxence Paindavoine, alors en Australie, mâa parlĂ© de cette nouvelle approche marketing qui a tout de suite fait Ă©cho avec mon expĂ©rience dans les mĂ©dias !
Il sâagissait alors dâaider mes clients Ă devenir leur propre mĂ©dia et Ă convertir leur audience en clients !
Ce qu’il faut en retenir
|
L’acte 1 dâ1min30 : un lancement porteur d’espoir
Quand jâai crĂ©Ă© 1min30, je ne connaissais rien au digital, je nâavais pas de clients ni de rĂ©seau dans le secteur.
Leçon d’efficacitĂ© Ă retenir : savoir apprendre Ă apprendre
Il fallait Ă tout prix me faire connaĂźtre et, au passage, me construire mon expĂ©rienceâŠ
Cela tombait bien parce que quand un sujet mâintĂ©resse, je peux devenir boulimique. Jâai lu tous les livres blancs dâHubspot et tous les livres qui Ă©taient sortis aux Ătats-Unis sur lâInbound Marketing, les PR digital, le Marketing Automation, et jâai appliquĂ©.
En effet, quoi de mieux que lâInbound Marketing pour se faire connaĂźtre quand on nâa pas de moyens, mais beaucoup de tempsâ?
Ainsi, dÚs la naissance du site 1min30, en mars 2012, je me suis obligé à produire un article de blog par jour.
Je nâavais pas toujours lâinspiration, mais je me forçais Ă trouver un sujet, un sujet de fond parfois, mais aussi des sujets de facilitĂ© comme traduire des infographies amĂ©ricaines.
La découverte du métier
Tous les soirs jâobservais mes rĂ©sultats sur Google Analytics et je comptabilisais mes premiers visiteurs. Je suis parti de trĂšs bas, mais je suis fier de ne jamais avoir eu 0 visiteur dans une journĂ©e.
Le petit lancement presse rĂ©alisĂ© par France Miremont Ă lâĂ©poque mâa Ă©pargnĂ© cela.
Ă cette Ă©poque, les rares commentaires que je recevais sur mes articles Ă©taient ceux visant Ă corriger mes fautes dâorthographe. Jâai mĂȘme imaginĂ© un concours pour mâaider Ă corriger mes fautes qui nâa pas eu un Ă©norme succĂšs, je me dois de le dire.
Câest lĂ que jâai appris quâil Ă©tait trĂšs difficile de crĂ©er de lâengagement et de demander des choses Ă sa communautĂ©. Il faut vraiment quâelle soit trĂšs vaste et active pour que cela marche et cela nâest pas donnĂ© Ă toutes les marques.
Câest Ă cette Ă©poque aussi que jâai compris quâil fallait savamment doser quantitĂ© et qualitĂ©, et que ce nâĂ©tait pas nĂ©cessairement les sujets les plus approfondis qui marchaient le mieux.
En effet, les sujets de rĂ©flexion qui me demandaient plusieurs heures dâĂ©criture faisaient systĂ©matiquement moins dâaudience que mes traductions rapides dâinfographies ou de listes en 10 points.
Les premiers succĂšs…
Jâai alors adaptĂ© ma stratĂ©gie en publiant sur mon site des articles de snacking faciles Ă Ă©crire et jâai conservĂ© les articles les plus approfondis pour les soumettre en guest blogging Ă des mĂ©dias tiers comme le Monde, le JdN, le Cercle les Echos, La Tribune, etc.
Cette stratĂ©gie a Ă©tĂ© trĂšs payante dans le dĂ©veloppement du site de lâagence, car elle nous a permis de bĂ©nĂ©ficier de prĂ©cieux backlinks qui ont beaucoup contribuĂ© Ă notre rĂ©fĂ©rencement naturel.
Petit Ă petit, le trafic a ainsi progressĂ© et jâai commencĂ© Ă me faire des relations. CâĂ©tait surtout des talents comme Faustine AmorĂ© qui mâa dĂ©couvert trĂšs tĂŽt. Cela mâa permis de la faire travailler sur mon premier contrat dâenvergure pour la sociĂ©tĂ© FiducĂ©e au sein de laquelle mon ami Jean-François Ereau avait la responsabilitĂ© de la technique et du marketing.
Câest Ă cette Ă©poque aussi, fin 2012, que jâai rencontrĂ© Jimmy Hoareau avec qui jâai crĂ©Ă© ,dĂ©but 2013, lâagence web 1min30, une structure en licence de marque 1min30 pour rĂ©pondre aux demandes de sites web que nous commencions Ă recevoir.
Cette association nâa vĂ©cu quâun an, mais je garde de bonnes relations avec Jimmy que jâapprĂ©cie beaucoup.
Avec Jimmy, nous avions embauchĂ© nos 2 premiers collaborateurs dans la structure web qui avait, Ă lâĂ©poque, plus de demandes que la partie Ă©ditoriale que je gĂ©rais. Lors de notre sĂ©paration, ils sont restĂ©s avec lui.
Je me retrouvais ainsi dĂ©but 2014 de nouveau seul avec 3 stagiaires nĂ©anmoins. Thomas Goirand, Kevin Dangu et Mike Gomes, et ces 3 lĂ valaient de lâor !
Nous avons continuĂ© Ă bien faire progresser le trafic sur le site, nous avons gagnĂ© de vrais premiers projets dâInbound.
⊠et les premiÚres difficultés
Mais surtout, nous avons eu Ă affronter une pĂ©nalitĂ© manuelle infligĂ©e par Google dĂ©but septembre 2014. Nous nous sommes battus comme des diables pour la faire lever, Ă coup dâarticles et de tribunes et de relations influenceurs, nous avons mis en place une vraie stratĂ©gie de communication de crise et cela a payĂ©.
Au bout de 3 semaines, nous avons rĂ©ussi Ă obtenir la levĂ©e de la pĂ©nalitĂ© sans trop pĂ©naliser notre rĂ©fĂ©rencement naturel. Il a mĂȘme fait un bond aprĂšs lâĂ©vĂšnement grĂące Ă tous les sites qui ont parlĂ© de nous !!!
Ce dernier Ă©pisode clĂŽt le premier Ăąge de lâagence. Nous Ă©tions toujours petits, mais nous commencions Ă ĂȘtre connus.
Ce qu’il faut en retenir
|
L’acte 2 d’1min30 : un dĂ©collage rĂ©ussi et des turbulences sĂ©rieuses
DĂ©but 2015, fort de nos premiers succĂšs (un peu moins de 250k⏠de CA), jâai crĂ©Ă© une structure dĂ©diĂ©e pour accueillir les premiers collaborateurs de lâagence, Kevin et Thomas.
Jâai aussi fait le pari fou de prendre des locaux beaucoup plus grands que ce dont nous avions besoin (630 m2) en crĂ©ant le Marketing Space, un espace de coworking dĂ©diĂ© au marketing.
Les premiers mois au Marketing Space Ă©taient Ă©tonnants, nous Ă©tions tous enfermĂ©s dans le bureau vitrĂ© du bas alors que nous rĂ©alisions des travaux dans tout lâespace pour amĂ©nager cet ancien atelier de couture du Sentier.
Nous avons officiellement ouvert le Marketing Space en avril 2015 et réussi à le remplir relativement rapidement ce qui était indispensable pour le financer.
Parmi les premiers coworkers nous avons eu Babbler, Foodchéri Le LAb RH, etc.
Au-delĂ de lâactivitĂ© co-working, le Marketing Space est un superbe atout dans notre stratĂ©gie dâInbound Marketing. Il nous permet de faire venir le client chez nous physiquement et pas uniquement sur notre site web Ă lâoccasion d’Ă©vĂ©nements, mais aussi pour les rendez-vous commerciaux, ce qui nous donne un cadre Ă nos couleurs pour le convertir et rĂ©duit considĂ©rablement le temps de trajet du commercial (en lâoccurrence moi Ă cette Ă©poque).
Personne ne peut s’improviser vendeur : un mĂ©tier facile en apparence, mais terriblement exigeant en rĂ©alitĂ©
Et cela tombait bien, car je faisais beaucoup de rendez-vous commerciaux Ă lâĂ©poque, parfois six par jour, mais je nâen convertissais pas beaucoup. Je manquais cruellement de mĂ©thode.
Je ne qualifiais pas les clients avant de les faire venir. DĂšs quâun formulaire de contact Ă©tait rempli, je proposais un rendez-vous. Je me suis ainsi retrouvĂ© en face Ă face avec nombre de porteurs de projets farfelus, parfois mĂȘme fumeux et pas financĂ©s.
En rendez-vous aussi jâen disais trop, je donnais Ă©normĂ©ment dâidĂ©es, mais je ne savais pas mâarrĂȘter et je ne prenais pas le temps de closer. JâĂ©tais restĂ© dans mon ancien rĂŽle de consultant Ă donner des idĂ©es sans trop me prĂ©occuper de leur mise en pratique et sans faire preuve de rĂ©assurance.
Je ne me prĂ©occupais pas non plus du processus de dĂ©cision du client et de lĂ oĂč il en Ă©tait de son parcours de dĂ©cision. Jâagissais indiffĂ©remment avec un patron dĂ©cideur quâavec un responsable nâayant aucun pouvoir de dĂ©cision, et ce quâil soit en dĂ©but de processus dâachat avec encore plusieurs agences Ă rencontrer ou en fin.
Et malheureusement, compte tenu de notre stratĂ©gie dâInbound Marketing et de notre forte visibilitĂ©, nous Ă©tions trĂšs souvent en dĂ©but de processus dâachat.
Je me suis ainsi trĂšs souvent retrouvĂ© Ă Ă©vangĂ©liser les clients et Ă les former Ă lâInbound Marketing pour quâils aillent signer ailleurs avec des confrĂšres plus aguerris commercialement.
Dernier obstacle : les appels dâoffres. Ils sont trĂšs nombreux dans le monde des agences et trĂšs coĂ»teux en avant vente. Je nâavais pas lâhabitude dâen faire, car, dans le conseil, nous ne faisions pas de compĂ©tition ni de recommandation comme en agence.
TrĂšs souvent, je rĂ©ussissais Ă me vendre sur la base de mon CV uniquement et quand nous devions en faire plus, il suffisait de faire une proposition mĂ©thodologique prĂ©sentant les Ă©tapes du projet. En agence, câest trĂšs diffĂ©rent. Il faut dĂ©jĂ dĂ©voiler toute la stratĂ©gie ainsi que des crĂ©ations complĂštes pour gagner.
Autant dire que nous nâavons pas gagnĂ© beaucoup de compĂ©titions, Ă une exception prĂšs, lâappel dâoffres Emova pour leur recrutement de franchisĂ©s, que nous avons gagnĂ© en partenariat avec une autre agence.
La situation était ainsi paradoxale : nous avions beaucoup de visibilité, beaucoup de demandes, mais peu de contrats signés. Nous nous développions malgré tout (prÚs de 500k⏠en 2015), mais vraiment pas à la hauteur de mes espérances et du temps passé à essayer de vendre.
Prendre du recul pour accélérer
Pour pallier ce handicap, jâai beaucoup lu, je me suis fait former, mais mes progrĂšs Ă©taient faibles jusquâĂ la dĂ©couverte pendant les vacances de NoĂ«l 2015 de la mĂ©thode Win Without Pitching de Blair Enns que jâai eu la chance dâinterviewer par la suite. Sa mĂ©thode a rĂ©volutionnĂ© mon approche commerciale et nous a permis de vraiment dĂ©coller.
Câest Ă travers son livre et ses webinaires que jâai dĂ©couvert les principes de lâEscalier de la Valeur, des 3 Ă©tapes de la vente, du packaging des offres dâagence, etc. Ma femme mâen parle encore, car nous passions une semaine en amoureux Ă Amsterdam et que je passais mes nuits Ă consulter ses podcasts et mes journĂ©es Ă digĂ©rer ce que jâavais appris la nuit en errant au MusĂ©e Van Gogh, etc.
La consécration
Bien mâen a pris, car Ă la rentrĂ©e des vacances, je dĂ©crĂ©tais que 2016 serait lâannĂ©e de lâexpertise et que nous allions rĂ©Ă©quilibrer notre relation commerciale avec les clients pour ĂȘtre traitĂ©s comme des praticiens et non plus comme des prestataires.
Cela mâa permis de prendre beaucoup plus dâassurance commercialement et de prendre lâascendant dans les rendez-vous commerciaux. Nous avions une mĂ©thode, une dĂ©marche et pour travailler avec nous il fallait sây plier et faire un premier atelier ensemble.
Cet atelier, qui est devenu lâatelier Acquisition Strategy Design, nâĂ©tait pas encore aussi structurĂ© quâaujourdâhui. Je le portais beaucoup moi-mĂȘme Ă force dâimprovisation et en mâappuyant sur mon expĂ©rience. Il permettait de faire une premiĂšre vente rapide Ă prix raisonnable demandant beaucoup moins de temps de dĂ©cision quâun programme complet.
Il permettait aussi de co-construire le programme avec nos clients et donc dâĂȘtre beaucoup plus proche de leur besoin. Il permettait Ă©galement de bypasser la concurrence qui nâavait pas encore mis en place une approche similaire.
2016 a ainsi Ă©tĂ© une annĂ©e extraordinaire nous avons rĂ©alisĂ© plus dâ1,5M⏠de marge brute avec moins de 10 collaborateurs. Et câest lĂ que jâai eu la folie des grandeurs !
Ce qu’il faut en retenir
|
Acte 3 : la folie des grandeurs
LâannĂ©e se passait tellement bien avec la signature des gros contrats EutelSat et Guy Hoquet que je suis parti dans tous les sens.
La crise de croissance et le passage Ă l’Ă©chelle
Jâai voulu dĂ©velopper lâagence en franchise pour capitaliser sur les leads que nous produisions en rĂ©gion et en francophonie et les transmettre Ă des franchisĂ©s 1min30.
AprĂšs un premier essai en 2015 avec 3 premiĂšres agences Ă Bastia, ChĂąteauroux et AngoulĂȘme, nous avons beaucoup plus structurĂ© la dĂ©marche, en 2016, avec Sylvia Eskenazi. Nous avons ainsi formalisĂ© un vrai contrat de franchise et ouvert une dizaine de franchises en rĂ©gion et Ă lâĂ©tranger. François Perret, un ancien camarade dâĂ©cole dâIngĂ©nieur a Ă©tĂ© Ă ce titre notre premier franchisĂ© sĂ©rieux en prenant les agences de Lyon et Aix/Marseille. Il a dâailleurs donnĂ© lâimpulsion qui a permis de faire Ă©clore le modĂšle.
Malheureusement, si sur le papier lâidĂ©e Ă©tait bonne et que nous avons rĂ©ussi Ă gĂ©nĂ©rer des leads en rĂ©gion, elle Ă©tait beaucoup moins applicable dans la rĂ©alitĂ©, car Ă lâexception de François, tous les profils franchisĂ©s que nous avons recrutĂ©s nâĂ©taient pas de vĂ©ritables entrepreneurs.
Avoir des leads ne suffisait pas. Il fallait savoir vendre un projet marketing, puis le rĂ©aliser en faisant intervenir plusieurs talents diffĂ©rents. Nous avions mis en place des formations, packagĂ© des offres, mais cela nâĂ©tait pas suffisant pour que ça marche. RĂ©sultat : nous avons fermĂ© les franchises les unes aprĂšs les autres.
Les défis du management opérationnel
Ainsi ma croissance externe sous forme de franchises a Ă©tĂ© un Ă©chec cuisant et il en a Ă©tĂ© de mĂȘme pour ma croissance organique.
En effet, sĂ»r de mon coup, je me suis mis Ă embaucher tous azimuts. Dâabord un DG, car je ne me sentais pas de faire moi-mĂȘme le management et lâorganisation et je souhaitais me dĂ©charger de cette tĂąche. Je lui avais transmis comme objectif de faire passer lâagence de 10 Ă 100 collaborateurs.
Non seulement lâobjectif que je lui avais transmis nâĂ©tait pas pertinent (faire gonfler les Ă©quipes nâest pas un objectif en soi comme me lâavait indiquĂ© un commentateur Ă lâĂ©poque), mais je nâai pas recrutĂ© le bon profil par rapport Ă lâenjeu.
Il Ă©tait tout aussi inexpĂ©rimentĂ© que moi en management et nâallait pas au bout de ses projets.
Si les meilleurs joueurs du monde ne savent pas jouer ensemble, ils ne gagneront aucun match
Jâai Ă©galement rĂ©uni une Ă©quipe dâexperts senior en espĂ©rant rĂ©ussir Ă monter une Ă©quipe multi-expertise qui prendrait un client au dĂ©marrage et le ferait passer naturellement dâun expert Ă lâautre au grĂ© de ses besoins.
Cette ambition nâĂ©tait quâune vue de lâesprit, je nâai pas rĂ©ussi Ă fĂ©dĂ©rer ces experts pour quâils rompent avec leur habitude de travail en solo et se mettent Ă travailler rĂ©ellement ensemble au bĂ©nĂ©fice du client.
2017 a ainsi Ă©tĂ© une annĂ©e noire oĂč jâai Ă©tĂ© engluĂ© dans des problĂšmes de management. Notre chiffre dâaffaires a progressĂ© de seulement 20% (environ 1,8MâŹ) alors que nos effectifs avaient doublĂ© (20 personnes).
Jâai alors rĂ©pertoriĂ© Ă lâĂ©poque toutes les erreurs que jâavais commises dans un article publiĂ© sur LinkedIn et je me suis mis, encore une fois, Ă dĂ©vorer les livres de management pour essayer de trouver une solution.
Ce qu’il faut en retenir
|
Acte 4 : le renouveau
Ainsi Ă la rentrĂ©e de septembre 2017, jâai repris les rĂȘnes de lâentreprise et jâai mis en place une organisation de type entreprise libĂ©rĂ©e avec une carte claire des rĂŽles et responsabilitĂ©s de chacun. Jâai essayĂ© de crĂ©er des ponts entre les experts, de mieux structurer la dĂ©marche commerciale que jâavais elle aussi dĂ©lĂ©guĂ©e Ă un directeur commercial senior.
Le ver Ă©tait cependant dans le fruit et je continuais Ă payer mes erreurs de recrutement comme me lâavait fait remarquer Pierre Lorenceau, le fondateur de Leader League au moment de la publication de mon article en 2017.
Ne jamais sous-estimer la puissance de la communauté
Je profite de cet Ă©pisode pour faire une petite digression et souligner la puissance des rĂ©seaux sociaux quand on sait faire preuve de transparence en partageant ses problĂ©matiques. En effet, jâai toujours eu des retours et commentaires trĂšs enrichissants comme celui de Pierre qui mâont vraiment aidĂ© Ă progresser.
Tout ça pour dire que mes efforts de management nâont pas Ă©tĂ© suffisants pour rĂ©gler les problĂšmes et mettre du liant entre les Ă©quipes.
Ils ont apportĂ© plus de clartĂ©, un peu de remobilisation, mais il y avait trop dâexpertises et de talents diffĂ©rents pour pouvoir bien encadrer tout le monde, leur donner un cadre de travail Ă©panouissant et les faire progresser, alors dĂ©but 2018, jâai imaginĂ© une organisation radicalement diffĂ©renteâŠ
Se disrupter soi-mĂȘme avant de se faire disrupter par les autres
Une organisation qui apprenait de mes erreurs passĂ©es, celles liĂ©es Ă la franchise et celles liĂ©es Ă notre croissance organique, une organisation qui surtout permettrait dâamĂ©liorer la relation avec nos clients, de leur apporter plus de valeur ajoutĂ©e et de mieux les fidĂ©liser. Une organisation oĂč le conseil Ă©tait au coeur du dispositif !
En effet, le pĂ©chĂ© originel des agences est de ne pas valoriser le conseil. Il est offert en amont au moment de lâavant-vente dans le cadre des recommandations stratĂ©giques et il est attendu par le client tout au long de la prestation sans quâil ne soit rĂ©ellement rĂ©munĂ©rĂ©.
Or le conseil est indispensable Ă la rĂ©ussite de nos projets, il faut savoir sâadapter en permanence aux Ă©volutions du marchĂ©, tester de nouvelles solutions, ĂȘtre agile !
Pour rĂ©pondre Ă ce besoin, jâai imaginĂ© un Cercle de Consultants IndĂ©pendants, les consultants en croissance client 1min30, dont jâai formĂ© une premiĂšre promotion de 7 consultants en aoĂ»t 2018 en partenariat avec le MBA MCI de lâInstitut LĂ©onard de Vinci.
Depuis nous avons Ă©largi ce cercle Ă des consultants expĂ©rimentĂ©s sĂ©lectionnĂ©s pour leur expertise sectorielle. Les consultants sont lĂ pour accompagner nos clients et les challenger tout au long du projet. De lâavant-vente Ă lâatteinte des rĂ©sultats.
Pour en savoir plus, je vous invite Ă dĂ©couvrir notre dispositif dâaccompagnement innovant.
Pour offrir aussi plus de flexibilitĂ© Ă nos clients et ne pas construire nos plans dâaction en fonction des disponibilitĂ©s de nos ressources internes, nous avons recrutĂ© une cinquantaine de talents rĂ©dacteurs web, graphistes, attachĂ©s de presse, community manager, dĂ©veloppeurs, experts SEA, Paid, etc.
Nous les faisons intervenir au cas par cas selon les besoins des projets de nos clients.
Une équipe fiable et soudée
Jâai ainsi radicalement recomposĂ© lâagence. De 20 collaborateurs en 2017 nous sommes retombĂ©s Ă 6 en interne dĂ©but 2019 pour ne conserver que les fonctions supports et les chefs de projet. Je me suis appuyĂ© sur les meilleurs dâentre nous, les plus engagĂ©s, les plus fiables :
- Hanna AzaĂŻz, notre directrice de projet, que jâavais embauchĂ©e pour un client en 2014 dans le cadre dâun projet dâinternalisation de lâInbound Marketing et qui nous a rejoint officiellement dĂ©but 2016. Elle est extrĂȘmement fiable, rigoureuse, et proactive dans les projets quâelle pilote. Aujourdâhui, elle a la responsabilitĂ© de superviser lâensemble de nos projets, de former nos chefs de projet pour quâils deviennent aussi performants quâelle et de recruter nos talents ;
- Yann Schimmer, notre directeur administratif et financier, que nous avions engagĂ© en octobre 2016 comme alternant RH pour aider le DG de lâĂ©poque. Il est lui aussi trĂšs rigoureux, et aux multiples ressources. Il gĂšre un millier de petites et de grandes choses : la comptabilitĂ© et les RH bien sĂ»r, mais aussi le Marketing Space et ses multiples tracasseries, la Maison dâĂdition et ses dĂ©lais incompressibles, les subventions, les formations, etc. ;
- JĂ©rĂ©mie Dornbusch, notre directeur marketing qui nous a rejoint en tant que stagiaire en 2015, qui est devenu chef de projet, puis responsable marketing automation, et aujourdâhui en charge de tout notre marketing. Il est dĂ©terminĂ©, multitaÄhe, hyper rĂ©actif et a parfois trop bien intĂ©grĂ© ma devise âBetter Done than Perfectâ. Une chose est sĂ»re, câest quâavec lui les choses sont faites !;
Ce qu’il faut en retenir
|
Quel futur pour l’acte 5 ?
Ă lâheure oĂč je relis ces lignes en mai 2020, ce pari se rĂ©vĂšle gagnant. Bien sĂ»r, cette rĂ©organisation en profondeur nous a fait perdre du chiffre dâaffaires (-30% par rapport Ă lâannĂ©e passĂ©e en 2019), mais nous avons gagnĂ© en sĂ©rĂ©nitĂ© et en qualitĂ© et notre chiffre remonte cette annĂ©e.
Les Ă©quipes sont mobilisĂ©es et autonomes. Les projets se passent bien, les objectifs sont atteints et nos clients sont satisfaits. La preuve en est que l’essentiel de nos projets sont renouvelĂ©s d’une annĂ©e sur l’autre.
Par ailleurs, avec la contribution des consultants, nous avons enfin rĂ©ussi Ă gagner de gros appels dâoffres, ce qui nous ouvre des perspectives de croissance intĂ©ressantes et pĂ©rennes.
Nous commençons dâailleurs Ă rĂ©embaucher aujourdâhui. Essentiellement des chefs de projet, mais nous nâallons pas renouveler les erreurs du passĂ©.
Nous les recrutons avec beaucoup de soin, pour nous assurer quâils partagent nos valeurs et notre passion du travail bien fait. Nous prĂȘtons aussi une attention particuliĂšre Ă leur onboarding et Ă leur formation tout au long des projets pour quâils montent en compĂ©tences et deviennent de plus en plus polyvalents.
Ils doivent ĂȘtre les doubles opĂ©rationnels des consultants, les garants de la rĂ©ussite de nos projets !
En plus depuis mars 2020, nous nous lançons dans l’aventure de proposer notre propre mĂ©thodologie et d’en faire une rĂ©fĂ©rence, l’Acquisition Strategy Design, son dĂ©ploiement et notre internationalisation constituerons probablement le prochain acte…
A suivre đ Et en attendant, je vous invite Ă dĂ©couvrir les 2 premiers chapitres de notre futur livre sur l’Acquisition Strategy Design, disponible gratuitement jusqu’Ă sa sortie en septembre/octobre 2020.
Lâhistoire dans lâhistoire : 1min30 Publishing !
Notre maison dâĂ©dition 1min30 Publishing est aussi le fruit dâune erreur. Je lâai crĂ©Ă© initialement en 2017 pendant lâannĂ©e de toutes les erreurs, en mâassociant Ă 2 personnes autour dâun projet dâĂ©dition culinaire financĂ© par les chefs.
Ce projet nâa bien sĂ»r pas vu le jour, mais jâavais alors une maison dâĂ©dition sur les bras avec un diffuseur et un distributeur. Jâai souhaitĂ© capitaliser sur cet actif pour mettre en place une stratĂ©gie dâInbound Marketing Print et dâĂ©diter des livres pour nous et nos clients comme nous Ă©ditons des livres blancs, Ă savoir au service du marketing de nos entreprises.
Nous avons fait en dĂ©cembre 2017 un premier livre pastiche âBound, My name is InBound!â pour faire un cadeau Ă nos clients et tester le modĂšle, puis un premier livre pour un client : âle Facilitateurâ, puis mon premier livre : âCroĂźtre ou mourir, il faut choisir !â qui est sorti en juin 2018 avec le lancement de notre nouveau dispositif.
Devant le succĂšs de ce livre, en termes de ventes (plus dâun millier), mais surtout en tant quâoutil commercial capable dâaccĂ©lĂ©rer le processus de dĂ©cision du client, nous intĂ©grons de façon beaucoup plus rĂ©guliĂšre lâĂ©dition dâun livre dans nos programmes de croissance.
Nous avons lancĂ© en juin dernier un livre sur lâInnovation avec Ofer Attali et plusieurs autres livres vont paraĂźtre.
Nous avons dâailleurs lancĂ© une nouvelle collection : âLe Guide du Superâ qui permet dâadresser directement un persona client. Cette collection trĂšs pratique permet de simplifier Ă©normĂ©ment le processus de rĂ©daction en donnant une structure claire au livre qui sera rĂ©pĂ©tĂ©e dâun livre Ă lâautre.
Cela rĂ©duit Ă©galement considĂ©rablement le prix de la rĂ©alisation dâun livre, le rendant trĂšs accessible pour nos clients. Les 2 premiers livres de la collection sortiront fin 2019 :
- le Guide du Super DAF en collaboration avec SAP,
- le Guide du Super Acheteur de Voitures dâOccasion en collaboration avec Occaz
Top 7 des conseils Ă retenir de notre histoireDepuis 2012, je n’ai jamais vĂ©cu autant d’Ă©motions sur le plan professionnel ni appris de mes Ă©quipes, de mes erreurs et de mes succĂšs. GĂ©rer une agence de marketing est un sacerdoce. Il faut ĂȘtre investi en permanence, avoir de l’Ă©nergie Ă revendre, ne jamais avoir peur de reconnaĂźtre ses doutes, savoir prendre du temps pour s’inspirer des autres, se cultiver en permanence et ĂȘtre, en mĂȘme temps, un patron ouvert, Ă l’Ă©coute, inspirant et bienveillant. 24 heures par jour ne seront jamais suffisantes. Alors, il faut faire des choix et les assumer. Si l’histoire d’1min30 vous inspire, voici ce qu’il faut en retenir :
|
Notre histoire vous a plu ? Travaillons ensemble et prenez du plaisir à réussir !